Entre codes chromatiques et portes closes, se dévoilent des récits masqués. Au C.A.D.A. d'Osny, mon reportage photographique butte sur des résidents renfermés, résistant à l'échange. Mon projet initial visait à révéler leur existence au sein de ces refuges, à appréhender leur trajectoire et leur identité en germination.
Pourtant, les portes se referment inéluctablement. Peur ou épuisement face aux répétitions narratives ? Seule, face à ces portes muettes, je perçois leur présence, échos de chuchotements, de conversations téléphoniques dans des langues étrangères, de l'écho télévisuel.
Ces portes recèlent les secrets des âmes qui s'y abritent, dévoilant portraits et identités. Telles des lignes de métro, elles adhèrent à un code chromatique rigoureux, chacun y apposant sa touche personnelle, revendiquant éphémèrement cet espace. Uniques mais étrangement similaires, elles m'engloutissent, métaphore des barrières entre le monde extérieur et l'intériorité. Monde extérieur aride qui les arrache à leurs racines, les incitant à lutter pour reconquérir une place. Monde intérieur, notre jardin secret, confiné dans un étroit espace de 7,5m² à 9m², où s'entassent souvenirs passés et réalités présentes.
Un travail photographique de 100 portes, accompagné d'une installation sonore, révèle les voix venues de l'autre côté. Puis, certaines portes sélectionnées sont peintes grandeur nature, amplifiant l'émotion d'une rencontre face à face.